Il y a certains peuples qui croient à la réincarnation des âmes, d’autres à la résurrection … mourir pour renaître. Tu t’es déjà demandé, tout ce qu’il se passait dans la tête de l’Âme quand on lui annonçait que c’était le moment pour elle de se réincarner ? Tout ce qu’elle avait déjà réaliser, tout ce qu’elle allait devoir désapprendre, tout ce qu’elle allait avoir à vivre, les bonheurs, mais aussi les malheurs …
On m’a demandé plusieurs fois, pourquoi partir en hiver pour traverser le Canada ? C’est quand même un des moments les plus hostiles, il n’y a rien qui vit, tout est gelé, tout est blanc – ou boueux cette année – il fait un temps à rester au chaud sous une couette, dans un grand lit. Il fait un temps à terminer d’hiberner. Tranquillement. C’est tellement rassurant de dormir. De vivre cet vie, endormis par notre quotidien.
Cela fait plus d’un mois que je me suis mis sur ce chemin vers l’Ouest. Seul. Perdu par les heures de décalages. Puis par la grandeur de la ville, Montréal… pour moi l’habitant du rural. Puis par l’accent et une nouvelle langue… Puis par pleins d’excuses et de prétextes, pour justifier ces peurs de savoir tout ce que je laissais. Caché derrières mes habitudes… même les plus anodines, mais tellement réconfortantes.
Cela fait plus d’un mois que j’ai commencé à traverser ce grand pays. La plus grande forêt que tu connaisses, ici, elle est mille fois plus grande. La plus grande ligne droite que tu connaisses, ici elle est mille fois plus grande. La plus grande mine que tu connaisses, ici, elle est mille fois plus grande. Milles lacs en cent kilomètres. Cent kilomètres entre deux villages… Tout est démesuré.
Telle la vie vue par les yeux d’un nouveau-né.
Et aujourd’hui, il est l’heure de laisser la voiture qui m’a permis de traverser seul cette immensité d’Est en Ouest. Je vais marcher vers le Sud, d’abord à travers les grandes plaines, puis après je ne sais pas. Je croiserais sûrement milles oies qui profiteront elle des beaux jours pour migrer vers le Nord. Ce seront mes étoiles du berger.
Comme les jours où j’avais des examens scolaires, ou comme la nuit précédent mon départ, j’ai eu le sommeil léger… Il me fallait une belle nuit reposante, ne sachant pas ni où, ni comment je dormirais les prochains jours… mais forcément, je me suis réveillé tôt, trop tôt, et impossible de continuer à profiter de ces draps blancs.
Mais bon, on ne peut pas tout contrôler non plus… ni sa mort, ni son incarnation, ni son premier réveil.
J’ai eu peur. Mais si c’était ça la mort, elle était quand même douce.
J’ai peur. Mais si c’est ça la vie, elle est quand même douce.
Il est l’heure de se lever, de marcher, de rencontrer. D’écrire, de partager, d’écouter.
De n’être que ce que nous sommes venu vivre de notre naissance. Tout en couleur.
Baptiste FRANÇOIS - Avril 2024
Article inédit rédigé durant mon voyage outre Atlantique.
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Baptiste FRANCOIS