Vol en état d’ébriété
Par Audrey POURROY - Aldériade
Bonjour,
Dans mon livre, il y a quelques textes d’auteur.ices au sujet de l’ivresse, de l’alcool… je vous propose celui-là offert par Aldériade - Audrey POURROY.
Vous pouvez en retrouvez d’autres de sa patte ici : https://voyagesdanslesetoiles.over-blog.com/ - Audrey a une activité de communication animale et de soins auprès des animaux, si votre compagnon à deux ou milles pattes a besoin d’un soin, vous pouvez la contacter :
Vous pouvez lire ici, un autre texte écrit par Basile, sur comment il fait une tarte aux pommes :)
Belle lecture
Baptiste
Aujourd’hui, je m’ennuie.
Alors je monte sur mon papillon pour aller faire une virée au milieu des arbres et des champs de fleurs. Il commence à battre des ailes pour décoller, moi bien assise sur son dos et les mains posées pour me tenir. Mais voilà que le décollage ne se passe pas vraiment comme prévu ; ma monture part un peu à gauche, un peu à droite et n’arrive pas à prendre de la hauteur. Puis quand il y parvient c’est un aller direct pour aller se fracasser contre le tronc d’un sapin.
Il tente de reprendre son équilibre et moi je me fais balayer la tronche par ses ailes et secouer comme les feuilles d’un palmier dans l’œil du cyclone. Son battement d’ailes n’est pas régulier mais il arrive quand même péniblement à tituber dans l’air. Et moi qui me demande à quel moment je vais rendre à la nature mon dernier repas. Dommage qu’il n’ait pas une traînée derrière lui comme les avions cela dessinerait de beaux zigzags totalement anarchiques voire un tracé de montagnes russes. Il ne nous manque plus que quelques loopings et on est bon pour l’armée de l’air !
Comme s’il avait entendu mon ironie le voilà qui se retrouve sur le dos en plein vol et moi qui m’accroche avec mes mains où je peux, mes jambes et le reste de mon corps se balançant dans le vide et lorsqu’il se redresse enfin d’une secousse assez forte je me fais envoyer valser dans l’espace pour atterrir en crash dans le cœur d’une marguerite. L’impact fait voler le pollen qui vient se loger sur mes cheveux, partout sur moi et dans mes narines ce qui provoque une série d’éternuements. Me voilà toute jaune comme un poussin mais l’idée de faire piou-piou ne me vient bizarrement pas à l’esprit.
Mon papillon tente de se poser… Mais se laisse plutôt tomber à côté de moi avec la délicatesse d’un éléphant sur un voile de soie. Il me regarde l’air penaud et coupable. Je m’en étais doutée, il s’est encore imbibé de nectar toute la nuit. Je me secoue de tout ce pollen, je vais finir à pied, je crois que ce sera plus prudent, et le laisser cuver, on verra plus tard.
C’est con un papillon bourré !
Texte offert par Alderiade - Audrey POURROY pour le livre Esprit Sublime.
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